Lois d'Engel

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Selon les lois d'Engel, la part du revenu allouée aux dépenses alimentaires est d'autant plus faible que le revenu est élevé.

Cette loi a été écrite par Ernst Engel (1821-1896) un statisticien prussien qui procéda aux premières mesures de consommation et de revenu des ménages.

Les trois lois d’Ernst Engel (qui n’a aucun rapport avec Friedrich Engels, l'ami de Karl Max) sont encore utilisées dans les modélisations économétriques contemporaines.

 

Les trois lois d'Engel

Les lois d'Engel décrivent comment la structure de consommation d’un ménage évolue.

En fait il n’y a pas une, mais trois lois d'Engel :

Première loi 

« Plus un individu, une famille sont pauvres, plus grand est le pourcentage de revenu qu’ils doivent consacrer à leur entretien physique dont la nourriture représente la plus grande part », écrit l’économiste prussien. Autrement dit, quand la richesse d’un individu augmente, celui-ci diminue la part des dépenses qu’il consacre à l’alimentation.

Dans un premier temps, la qualité des produits alimentaires qu’il acquiert va s'améliorer et donc leur prix augmenter. Il remplacera, par exemple de la margarine par du beurre. Mais, ensuite, le consommateur n'achètera pas pour acheter. Ses emplettes vont se stabiliser. La part des produits alimentaires diminuera donc dans sa consommation globale.

La part des dépenses alimentaires peut s’interpréter comme un révélateur de bien-être. C'est aussi une constante : à caractéristiques similaires, deux ménages observés à deux dates différentes et disposant de la même « richesse » consacreront la même part des dépenses à l’alimentation. Cette part diminuera s’ils s’enrichissent et augmentera s’ils s’appauvrissent.

Bon à savoir : la fonctionnalité de la première loi d’Engel a notamment été vérifiée par les économistes sur une période allant de 1979 et 2006. Durant cette séquence, les dépenses de consommation ont été multipliées par 2, alors que le poids des dépenses alimentaires a diminué en tombant de 18 % à 13,5 %.

Deuxième loi

D’après Engel « la part affectée aux dépenses de chauffage, d’éclairage, de vêtements et de logements est sensiblement la même, quelque soit les revenus du ménage ». En d’autres termes, ces dépenses progressent à peu près au même rythme que le revenu.

On remarque, par exemple, que les dépenses des ménages en matière de logement varient en fonction de leurs revenus : s’ils sont démunis, ils se résoudront à habiter dans un logement vétuste pour pouvoir s’alimenter correctement. Si leurs revenus s’améliorent, ils chercheront un logement plus confortable.

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Troisième loi

« La part affectée aux dépenses d’éducation de santé et de voyages augmente plus vite que le revenu ».

Plus un ménage est riche, plus la part de l’alimentation dans son budget diminue et plus il lui reste de disponibilités à consacrer aux biens de luxe et de confort.

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Les lois d’Engel et l’élasticité-revenu

On peut interpréter la loi d’Engel en termes d’élasticité-revenu. Le concept d’élasticité revenu mesure la façon dont la consommation d’un bien varie en fonction de la variation du revenu des consommateurs.

Le calcul de l’élasticité s’effectue à partir du ratio suivant : variation relative de la demande d’un bien/variation relative des revenus des ménages.

Trois cas de figure sont possibles :

  • Lorsque l’élasticité-revenu est < 0, la demande pour ce bien (par exemple l’alimentation) décroît quand le revenu d’un ménage progresse.
  • Lorsque l’élasticité est comprise entre 0 et 1, la demande pour ce genre de biens progresse moins vite que le revenu. Il s’agit de biens « nécessaires » comme les vêtements.
  • Lorsque l’élasticité-revenu est > 1, la demande pour ces biens « supérieurs » (voyage, culture, etc.) augmente plus rapidement que le revenu.

Bon à savoir : si le taux de variation de la demande d’un produit reste en deçà de l’évolution du revenu, la demande est dite « peu élastique » voire « inélastique ».

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