Concurrence imparfaite

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La concurrence est une compétition entre des entreprises, qui ont le même objectif et qui recherchent le même avantage.

La concurrence devient imparfaite si l'un des acteurs ou un groupe d'acteurs a la possibilité de fixer un prix, une quantité ou une qualité.

La concurrence imparfaite aboutit à des structures de type monopolistique ou oligopolistique.

Concurrence imparfaite : théorie

La notion de concurrence imparfaite a été développée dans l'entre-deux-guerres par Edward Chamberlin aux États-Unis et par Joan Robinson en Angleterre.

Dans sa théorie de la « concurrence monopolistique », l'économiste américain E.H Chamberlin (1899-1967) affirme (vers 1930) que les situations de monopole, au sens large, sont les plus fréquentes et que la concurrence parfaite est exceptionnelle.

Même point de vue du Britannique J. Robinson qui, à la même époque, estime que loin d'être l'état normal de l'économie, la concurrence est une situation inaccessible en pratique.

Selon ces deux économistes, l’état de la concurrence imparfaite se caractérise par des défauts d'information, des barrières discriminantes, des rendements croissants ou de mégaprofits découlant de situations de monopole (ou d’oligopole).

 

De la concurrence parfaite à la concurrence imparfaite

Fondement de la théorie néoclassique, la concurrence « parfaite » implique le respect d’un certain nombre d’hypothèses qui ont été formalisées par Arrow Debreu au milieu des années cinquante.

Parmi les plus importantes, on peut citer :

  • l’atomicité du marché (multiplicité des acteurs économiques) ;
  • l’homogénéité du produit (pas de facteur différenciant, le choix des consommateurs est guidé par le prix) ;
  • la transparence du marché ; et
  • la libre circulation des facteurs de circulation (dont le capital).  

En pratique, estiment Chamberlin et Robinson, il est très rare que toutes ces conditions soient respectées. Et, dès lors que l'un de ces principes est transgressé, la concurrence devient imparfaite. De là résultent des situations de marchés imparfaites, comme le monopole et l’oligopole.

Concurrence imparfaite et monopole

La situation de monopole caractérise un marché dans lequel on recense de nombreux acheteurs, mais un seul vendeur qui, faute de concurrence, est libre de fixer ses prix comme il le souhaite.

La concurrence est imparfaite puisque l’atomicité des acteurs économiques n’est pas respectée, une multitude de demandeurs étant liés à l’offre d’un vendeur unique.

L’entreprise ou l’État en situation de monopole peut dresser des barrières légales, douanières, tarifaires, etc., pour se protéger contre l’arrivée d’un concurrent.

Bon à avoir : un monopole est dit « légal » lorsqu’un État utilise des lois et règlements pour interdire l’entrée de nouveaux concurrents sur un marché, comme c’est par exemple le cas pour le tabac.

Oligopole et concurrence imparfaite

Une situation d'oligopole est provoquée par la concentration des producteurs. Dans la plupart des secteurs, les entreprises cherchent à atteindre la taille critique afin :

  • d’augmenter leur rendement ;
  • de réaliser des économies d’échelle ;
  • de dégager des gains de productivité.

Cette situation est qualifiée de concurrence imparfaite, car les offreurs possèdent un pouvoir résultant de leur domination et d’une forte demande. Ce type de situation est dangereux pour les consommateurs dans la mesure où les rares acteurs présents sur ce marché peuvent être tentés de s'entendre sur les prix qu'ils imposent aux acheteurs (cartellisation).

Exemple : la situation de la téléphonie mobile a longtemps été considérée comme un bon exemple d’oligopole, un certain nombre d'opérateurs téléphoniques dominant le marché et les prix, jusqu’à ce que l’arrivée d’un quatrième opérateur (en 2012) change la donne.

Concurrence imparfaite et progrès

Certains économistes comme l’Autrichien Joseph Schumpeter (1883-1950) estiment que la concurrence imparfaite est nécessaire au bon fonctionnement du système capitaliste, dans la mesure où elle stimule l’innovation.

Pour Schumpeter, contemporain de Keynes, « le nouveau ne sort pas de l’ancien, mais à côté de l’ancien, lui fait concurrence jusqu’à lui nuire ».

La croissance est un processus permanent de création, de destruction et de restructuration des activités économiques. Cette incitation à l'innovation est un apport considérable dans l'accélération de la croissance économique, et elle trouve précisément son fertilisant dans la concurrence imparfaite.

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